Le grand BaZH.art #59

Pour sa rentrée, Le grand BaZH.art commence avec un entretien de la chanteuse Jane Birkin. La plus Anglaise des Bretonnes revient sur son parcours. Elle raconte son enfance, sa découverte des arts, ses influences... Une vie faite de coups de cœur artistiques qui ont éduqué son regard et fait d’elle une artiste exigeante.

En fin d’émission, c'est Jane Birkin la réalisatrice qui se dévoile. Elle est l'auteure d’un film sur le plasticien Ronan Jim Sévellec. Rencontré il y a quelques années au détour d’une exposition, Jane Birkin voulait échanger avec lui sur son univers : un monde fait de petites choses accumulées, entassées, qu’il transforme en boîtes, véritables décors miniatures hyper réalistes de notre quotidien, reconstitués avec une véracité inédite. Le film raconte cette rencontre entre deux artistes dont les univers se répondent.

Née à Londres en 1946, Jane Birkin est actrice, chanteuse et réalisatrice. Fille de la comédienne Judy Campbell et de David Birkin, commandant de la Royal Navy et peintre à ses heures perdues, elle évolue dans un univers artistique riche. Son père voulait qu’elle soit peintre, comme lui, mais elle suit finalement les traces de sa mère, en faisant ses premiers pas au théâtre à 17 ans. Sa carrière d’actrice commence deux ans plus tard, en 1966, avec le film Blow Up. Elle quitte l’Angleterre pour venir s’installer en France en 1968, où elle y rencontre celui qui fera d’elle une icône : Serge Gainsbourg. Leur duo sulfureux sur la chanson Je t’aime… moi non plus sortie en 1969 provoque scandale et fascination. La sortie du film éponyme en 1975, où elle joue le premier rôle, déconcerte les spectateurs et contribue à la création du mythe Birkin. Cependant, après des années 70 et 80 bien remplies et riches en représentations, elle s’éloigne de la scène médiatique au début des années 90.

Devenue une figure intemporelle grâce à son authenticité, son accent caractéristique et sa personnalité, elle épouse avec brio toutes les facettes de sa carrière et s’engage politiquement pour le climat. En 2020, elle fait son retour et enregistre un album très personnel écrit avec Étienne Daho : Oh ! Pardon tu dormais… dont le clip Jeux interdits est à voir sur KuB.

Né à Brest en 1938, Ronan Jim Sévellec est depuis tout petit attiré et baigné dans le monde artistique. Dessin, peinture, modelage… il explore toutes les techniques. À la fin des années 60, il s’installe à Paris. Il y devient illustrateur, dessinateur de presse et maquettiste pour le cinéma. En parallèle, il réalise de nombreuses toiles, participe à des salons et est exposé en galeries. Au début des années 80, il délaisse progressivement la peinture et le dessin de presse pour se consacrer pleinement à la création de ses boîtes et ainsi reprendre l’héritage de son père. Les théâtres miniatures du paternel sont remplacés par des ateliers d’artistes, des bibliothèques où s’entassent les livres et la poussière, ou encore des salons luxueux gagnés par la moisissure et le temps qui passe. Loin d’être des maisons de poupées, les boîtes de Sévellec proposent une vision de la vie assez sombre, avec des intérieurs délaissés, mais qui fourmillent toujours de détails minutieusement réalisés par le plasticien. Avec lui, tout devient un élément de décor potentiel. Sprays en tout genre, éléments de verre ou de plastique trouvés dans les poubelles et même poils de poireaux séchés deviennent pour l’artiste autant de possibilités pour ses nouvelles créations. Exposées au Palais de Tokyo, à la BNF ou encore à la Halle Saint-Pierre, les petites boîtes de Ronan Jim Sévellec ont su trouver une seconde vie loin de l’atelier-maison de l’artiste, à Douarnenez, où il est venu s’installer au début des années 2000.