Films et vidéos gays et lesbiens

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Le film gay est-il désormais un genre à part entière ? Il conviendrait de ne pas réduire chaque représentation de l’homosexualité à l’écran à une simple vidéo gay ou lesbienne. Parce que certains de ces films ne parlent pas nécessairement d’homosexualité, sinon de relations et d’amour - des thèmes universels-, qu’importe l’orientation sexuelle. Cependant, tout un pan de la création audiovisuelle et artistique se réclamme d’une telle appelation, ainsi est née une esthétique dite queer, vecteur de l’expression et de l’affirmation de la fierté LGBT. Nul besoin d’attendre la gay pride pour vous présenter cette sélection d’œuvres, films ou vidéos gratuits, qui vous feront patienter. Elle donne à voir une variété de représentations de l’homosexualité, dans un souci de tolérance, et pour encourager l’acceptation et bien sûr l’égalité des droits pour les personnes lgbtqia+. Bon visionnage !

Ce sera bien, bien plus qu’un film gay

Thomas aime Kevin, Kevin aime Thomas. Mais vivre sous le même toit, ça n’est pas si facile, qu’on soit gay ou pas. Après une première expérience malheureuse, le couple a opté pour deux appartements séparés. Insatisfait, Thomas part à la rencontre de personnes qui l’aideront à mieux comprendre comment fonctionne le couple, qu’il soit hetero ou homosexuel : ses parents bien sûr, mais aussi son psy, un spécialiste d’Adam et Ève, sa fameuse Tatie Carla... Les deux amoureux parviendront-ils à s’installer dans la jolie petite maison dont ils rêvent depuis toujours ?

Dans ce film, le récit drôle et stylisé de la romance gay de Thomas avec Kevin, cohabite avec le témoignage de spécialistes de la vie de couple, qui mettent en mots les mécaniques à l’œuvre dans l’usure du quotidien. Un film qui parle finalement peu d’orientation sexuelle et d’homosexualité, mais plutôt d’un sujet universel, normalisant ainsi les relations gays, si tant est qu’il le faille encore aujourd’hui.

Ce film de fiction queer est un poème au réalisme cru, une romance gay copieusement arrosée, un hymne à tous les travelos et alcoolos qui se sont un jour aimés. Avec un culot confondant, Owen Morandeau et Thibault Le Goff osent tout, à commencer par jouer avec les stéréotypes du genre et du cinéma. La musique évoque Amélie Poulain, sauf qu’ici l’héroïne est peroxydée et barbue, une drag queen aux airs de Cupidon joufflu. Le beurre et les rillettes ne garnissent pas que des tartines dans les scènes de sexe gay, tandis que l’amoureux transi peint et déclame sa passion sous des projecteurs et dans des décors imaginaires.

Tard sur le port, hommage à une icône gay

Ce film tragique rend hommage au grand artiste homosexuel Pier Paolo Pasolini, et à son assassinat sur la plage d’Ostie. C’est aussi dans l’écriture et la réalisation que le jeune cinéaste s’inspire du réalisateur et écrivain italien, devenu avec le temps une icône pour la communauté gay mais aussi de façon plus large une figure de référence pour tous les artistes. Le héros de ce court-métrage de fiction sur l’homophobie est un jeune homme de 17 ans se tournant vers des activités de débauche, à l’image du suspect principal du meurtre de Pasolini. Cette fiction n’est évidémment pas une belle histoire gay, mais l’homophobie fait partie de la réalité des personnes LGBT, et il est tout aussi important de la représenter à l’écran.

Séduction, film d’amour lesbien

Avant d’être une histoire d’amour lesbien, cette chanson est le récit d’une déclaration, de sentiments. La chanteuse Joanna déclare d’ailleurs s’inspirer d’artistes comme Mylène Farmer, Lana Del Rey ou Grimes, toutes les trois des icônes gay reconnues dans la communauté LGBT. Pleine de couleurs chaudes et pastelles créant une ambiance sexy et intime, l'esthétique utilisée dans le clip n’est d’ailleurs pas sans rappeler celles des artistes susdites, et peut faire référence à d’autres vidéos gays françaises ou étrangères. Elle évoque aussi le travail du couple de photographe Pierre et Gilles, très inspirés par l’iconographie de la culture gay, la culture populaire et l’érotisme. Une bonne chanson pour faire son coming out ou déclarer sa flamme à l’élu•e de son cœur.

SAY IT TO ME, vidéo d’amour gay

Say it to me raconte la naissance d’une romance lesbienne, la première rencontre entre deux femmes dans un bar. Des échanges de regards éloquents, la sensualité des mains qui s'effleurent, mènent à une scène d'amour homosexuelle. Pour Joy D, les gros plans permettent de ne révéler que des détails, de suggérer, et de donner l'impression de rentrer dans l'intimité de deux femmes amoureuses. Elle souhaitait rendre hommage à la communauté LGBT+ que le milieu parfois misogyne du reggae a tendance à mettre de côté. Les films mettant en scène les couples lesbiens sont encore rares, bien que fleurissant, c’est donc un des mérites de ce clip célébrant l’amour gay et l’amour en général.

Le temps d’une nuit, vidéo romantique

Le rappeur Vincha chante une ode aux amours d’une nuit, aux relations no strings attached, promesse de plus de liberté et de joyeux batifolages. Le jeune réalisateur Paul Marques Duarte met en image cette chanson en plaçant sous des projecteurs aux couleurs de l’arc-en-ciel des couples lesbiens, gays ou hétéros, éclairant subtilement les corps et les muscles, dans une ambiance de backroom des années 70. Les scènes d’amour se devinent dans un clair-obscur rappelant les peintures du grand artiste homosexuel Caravaggio, qui faisait parfois de ses amants des modèles pour ses toiles. Une ravissante célébration de la sexualité libre.

Pronom, œuvre sur la transidentité

Écrite par Evan Placey, Pronom est une pièce pour et par les adolescents, sur la question du genre. Dean est en transition. Il se défait de son identité biologique, féminine, pour devenir ce qu'il se sent être : un garçon.

Ode à la fierté LGBT, la pièce se penche sur les transformations relationnelles générées par ce passage du féminin au masculin, un coming out tel une onde de choc observée avec intelligence et sensibilité, vécue avec générosité et amour. Des facultés que les jeunes générations semblent avoir développé, pour que ce choix déterminant ne soit plus considéré comme une transgression mais comme un accomplissement de soi.

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