Les survivants

Cover j'ai chanté, j'ai déchanté, et je rechante

À la fin des années 70, deux cinéastes québécois viennent en Europe en quête des éléments constitutifs de leur propre culture. Ils s’arrêtent en Bretagne pour y rencontrer des paysans enracinés dans la tradition.

L’un des deux réalisateurs s’appelle Michel Brault, l’inventeur dans les années 50 du cinéma vérité. Caméra à l’épaule, il saisit le réel comme on ne l’avait fait jusqu’alors. Ses images nous transportent dans ce temps révolu, d’avant le confort moderne et ses machines à tout faire.

L’on retrouve ici le travail ethnologique de collectage de la tradition orale incarnée par une génération qui avait vécu la pratique du chant comme faisant partie du quotidien ordinaire. Jusque dans les années 70, l’on chantait à table et aux champs. Mais la télévision a tué le chant, maintenant on écoute les vedettes.

Tout au long du récit, Philippe Durand nous instruit sur les origines de la division linguistique entre gallo et breton, entre haute et basse Bretagne. Jusqu’à l’annexion à la France au 16e siècle et, au 20e, les brimades subies par les élèves qui oubliaient de parler français. Fallait que le breton disparaisse.

FILMS

J'AI CHANTÉ, J'AI DÉCHANTÉ, JE RECHANTE / PARLER BRETON ÉTAIT UN CRIME

de Gladu et Brault (1980 - 2 x 27’)

Lors l'une veillée à la crêperie du Corps de garde de Malestroit, des paysans bretons chantent de vieux airs que bien des Acadiens et des Québécois reconnaîtront. Yan Plumier et Philippe Durand parlent avec émotion de la cause bretonne dont ils sont d’ardents défenseurs. Le film a été tourné en Haute Bretagne où, bien qu'on se dise breton, on ne parle que le français. Puis Emmanuel Kerjean et Lomig Denniou nous font saisir l'âme celte par le chant et le déchant, dans ce deuxième film consacré à la chanson bretonne. Tourné en plein cœur de la Basse Bretagne où la langue maternelle des habitants est le breton, ce document résume bien l'esprit de cette série de films. Ces documentaires font partie d'une série de 27 épisodes remontant aux origines du patrimoine musical québécois sous le titre Le Son des Français d'Amérique, série inscrite au registre Mémoire du monde de l'UNESCO.

>>> des films produits par Nanook Films pour Radio-Canada

BIOGRAPHIES

André Gladu

André Gladu

Né en 1945 à Ottawa, au Canada, André Gladu est un producteur de cinéma, réalisateur et scénariste canadien. Son œuvre, centrée sur des sujets artistiques, est dominée par la monumentale série ethnographique intitulée Le Son des Français d'Amérique, dont il est l'initiateur et qu'il coréalise avec Michel Brault. Cette série est inscrite au registre Mémoire du monde de l'UNESCO.
Le travail d'André Gladu est celui d'un documentariste attentif aux manifestations culturelles populaires. À partir de 1974, Gladu s'allie à Michel Brault pour réaliser treize épisodes de la série. Le succès de la première série permet la mise en production de quatorze nouveaux épisodes, l'ensemble formant une fresque impressionnante, témoignage d'une vitalité culturelle exceptionnelle.

Michel Brault

Michel Brault portrait

Michel Brault est né à Montréal le 25 juin 1928 et mort le 21 septembre 2013 en voyage à Toronto. Directeur de la photographie, cadreur, réalisateur et producteur, il est considéré comme l'un des meilleurs cinéastes québécois du cinéma direct, le premier à faire une esthétique de la caméra à l'épaule, pratique devenue incontournable. Dans les années 1960, Michel Brault fait le pont entre le Québec et la Nouvelle Vague française, notamment grâce à sa collaboration avec Jean Rouch, montrant en Europe les acquis alors récents du cinéma direct (ou cinéma vérité pour les anglophones).

REVUE DU WEB

Culture et langue bretonne

FRANCE 3 BRETAGNE >>> Tan dir ha kan, la nouvelle scène musicale contestataire en langue bretonne.

FRANCE 3 BRETAGNE >>> D'une enfance l'autre... de Armelle à Anna-Line, les générations se succèdent et se reflètent l'une au miroir de l'autre. Souvenirs d'une jeunesse où il était interdit de parler breton

TEBEO >>> Direction Ouessant dans le Finistère pour rencontrer le chanteur Yann Tiersen qui s'est découvert une nouvelle passion, la langue bretonne.

NICOLE & FÉLIX LE GARREC >>> Réalisé en 1976, ce diaporama de Nicole et Félix Le Garrec donne la parole à un large échantillon de personnes qui témoignent sur le breton. Ceux qui n'ont jamais appris le français et dont le breton a été l'unique langue durant toute une vie. Ceux que l'école a obligé à parler français. Ceux qui cherchent à apprendre la langue bretonne et aussi les enseignants. Comment s'est fait le passage du breton au français ? Et comment les enfants peuvent-ils apprendre le breton en 1976 ?

FRANCE 3 BRETAGNE >>> La culture bretonne et sa langue ont-elles retrouvé leur place ? Alors que la Charte culturelle bretonne a été signée il y a 40 ans, où en est-on aujourd'hui ?

COMMENTAIRES

  • 24 Octobre 2020 13:20 - Sean Lughaidh

    Trugarez bras Kebek

J’ai chanté, j’ai déchanté, je rechante

avec Philippe Durand, Yann Plunier, Pierre Hédand, Jeanette Maquignon, Alexis Thétiot, Joséphine Billy, Jean Yves Leroux, Loëllis Le Gal et les amis de Mr et Mme Michel
réalisation André Gladu, Michel Brault
pour la société Radio-Canada 1980
montage André Corriveau
recherche André Gladu
son Claude Beaugrand
images Michel Brault
assistant Sylvain Brault

Parler Breton était un crime

avec Philippe Durand, Emmanuel Kerjean et sa famille, Iomig Deniou, Iffig Pichon

Artistes cités sur cette page

André Gladu

André Gladu

Michel Brault portrait

Michel Brault

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