Sans sortir

de Violette Gitton et Paul Marques Duarte (2018-22')

Été 1980. Louis a quinze ans et en a passé la moitié à s’enfermer dans sa chambre. Incapable de sortir de chez lui, il passe des heures à retoucher une fresque peinte sur l’un de ses murs. De jour comme de nuit, il écoute avec attention les conversations des voisins grâce à son talkie-walkie. Raphaël, Agnès, Antoine, Céline... il connaît tout des habitants de la tour, même les détails de leurs dernières expériences sexuelles qu’ils se racontent naïvement. Lentement, Louis s’étonne de ressentir du désir pour ces voix séduisantes, ces adolescents mystérieux qu’il n’a encore jamais vus.

>>> un film produit par Blue Hour Films et Good Rush

par Violette Gitton et Paul Marques Duarte

Nous nous sommes rencontrés dans une association d’initiation au cinéma à Rennes. Après avoir développé plusieurs projets chacun de notre côté, souvent avec les conseils de l’autre, nous avons co-réalisé pour la première fois en octobre 2016 lors du 48h film project de Rennes. Notre court métrage La gêne éthique y a obtenu six prix et forts de ce succès nous avons continué ce tandem. Notre seconde collaboration, I love London, réalisé pour le Mobile film festival, a reçu le Grand prix France et une bourse de 15 000 euros pour financer notre prochain film. Dans l’année qui a suivi, on s’est plongé dans l’écriture de notre projet. On a donc décidé de plonger le film dans les années 1980, quand Facebook n’existait pas et à une époque intéressante esthétiquement et qui nous fait fantasmer, que l’on connaît à travers nos parents. C’est aussi l’histoire de la naissance du désir, d’une adolescence bouillonnante.

Sensibilisée très jeune au cinéma et à l'art en général, Violette Gitton s'est spécialisée dans l'écriture et la réalisation de courts métrages à l'âge de 14 ans. Seule ou en coréalisation, elle a travaillé sur plusieurs films tout en participant à d'autres projets en tant qu'assistante, scripte, directrice de casting ou encore comédienne. Début 2018, après quatre années de travail, elle achève Tête-Bêche, son court métrage le plus personnel.

Elle s'intéresse aussi aux reportages dessinés, ou comment raconter des histoires en quelques coups de crayon. En parallèle de ces activités, elle aime travailler auprès d'enfants, en animant des séjours de vacances ou divers ateliers d'éducation à l'image.

Grandissant caméra au poing, Paul Marques Duarte réalise sur son temps libre de nombreux films faits-maison, qu'il grave ensuite sur DVD pour les envoyer en festivals. Si les réponses sont rares, certains courts voyagent malgré tout de Clermont à Téhéran, en passant par le Festival du film de l’Ouest.

Un bac L option ciné en poche, il se lance dans des études de cinéma à l'université Rennes 2, puis en master pro réalisation à la Sorbonne. En parallèle, il est volontaire en service civique dans une association d’éducation à l’image et y découvre que partager sa passion, c’est aussi sa passion !

Paul continue de s'investir dans plusieurs associations et est marqué par son travail au sein du collectif des cinéastes pour les sans-papiers, l’Appel de Calais. Il en fera le sujet de son premier court-métrage produit en 2018, Jeter l’ancre un seul jour. Le film connaît par la suite plus d’une soixantaine de sélections et récompenses en festivals internationaux.

MOBILE FILM FESTIVAL >>> Pour le Mobili Film 2017, Paul Marques Duarte & Violette Gitton, réalisateurs de I love London, reçoivent le prix Le Grand prix France BNP Paribas et une bourse de 15 000 euros. Rencontre.

FRANCE CULTURE >>> Le virus a infecté nos esprits plus encore que nos corps. Angoisse de la maladie, malaise du confinement ou peur de l’avenir, les répercussions psychologiques du moment que nous vivons sont protéiformes.

OUEST FRANCE >>> Erwan Le Floc'h, 48 ans, métamorphose les lieux et crée des univers. Cette semaine, à Rennes, il a transformé une pièce en chambre d'adolescent des années 1980 pour un court métrage, Louis dans tous les sens.