La mer qui prend l'homme

de Mégane Murgia (2021 - 26')

À l’écoute des éléments, élevé par le vent dans les voiles et les vagues du rivage, Kélou Scuiller est viscéralement attaché à l’océan, au Pays Bigouden. Pour se donner la chance de vivre sur la côte, il s’est tourné vers le monde des pêcheurs. L’océan est son choix, la conviction d’avoir besoin d’eau salée pour avancer.

>>> un film produit par Julie Kerlan, Bleu Iroise prod

par Mégane Murgia

La mer est empreinte de traditions et d’héritages culturels, sociaux, idéologiques. Il existe de nombreux exemples de marins-pêcheurs de père en fils. Je me suis demandée où naît cette attraction si forte, cet inconditionnel besoin d'aller en mer ? J’habite dans les dunes tournée vers l’océan. Durant mes études, je sentais ma créativité paralysée, c'est là que j'ai compris que mon bonheur et mon imaginaire dépendent de l’air iodé, comme pour mon grand-père et son père avant lui. Tous deux marins, l’un peintre et sculpteur, l’autre poète. Porter mon regard sur l’océan me procure le même désir de création. Ces deux hommes m’ont laissé la mer en héritage.

Entre cinéma et océan, la réalisatrice Mégane Murgia a construit son quotidien autour de ses deux passions. Après avoir suivi sa curiosité cinéphile à l'université de Rennes, elle est retournée sur la côte finistérienne avec le besoin de la filmer. C’est d’abord vers le surf au féminin que Mégane porte son regard, sur les inégalités de représentations des femmes dans le milieu du sport. Sensible à l’humain comme à son environnement, partager les initiatives alternatives et écoresponsables fait partie des valeurs qu’elle souhaite transmettre à travers ses créations.

ARTSPER >>> Dans l’art, les représentations de la plage sont multiples. Le bord de mer est un paysage changeant, toujours en mouvement, qui a inspiré de nombreux artistes tout au long des époques. Ce sujet est particulièrement apprécié pour la dualité terre et mer, qui permet de mettre en avant la beauté artistique de l’eau.

FRANCE CULTURE >>> Les artistes et la mer : je t’aime moi non plus.

L’EXPRESSION >>> Entretien avec l’écrivain Belkacem Rouache. J'écris beaucoup sur la mer, il y a plusieurs raisons à cela : j'ai un lien d'enfance avec la mer, j'ai failli me noyer à l'âge de quatre ans. Ce choc m'a marqué pour toute la vie, alors j'ai gardé un lien de sentiment très fort, donc la mer est devenue une phobie et en même temps une grande source d’inspiration : sans le vouloir, toute mes œuvres littéraires ou artistiques parlent de la mer

LE MONDE >>> Et si les solutions étaient là, autour de nous, tout simplement ? C’est ce que laisse entendre le concept de biomimétisme : s’inspirer de la nature pour innover et construire une économie sans pollution et à très faible impact.