Hyperphagie

déforestation mangé la terre

L’humanité court au désastre, entraînant avec elle ce qui faisait la beauté de ce monde, une nature d’une richesse et d’une beauté sans égal dans la fraction de cosmos dans laquelle nous logeons.

Si le constat est sans cesse rappelé – ces jours-ci avec les engagements pris lors de la COP21 de Paris en 2015 – il est stupéfiant de constater à quel point nous restons inertes. Faute de preuves tangibles de la catastrophe dans notre quotidien, faute de comprendre le mécanisme qui nous conduit à des issues fatales.

Le réalisateur Jean-Robert Viallet s’est attelé à la tâche, pour nous raconter de bout en bout, preuves à l’appui, comment l’homme occidental s’est enivré de la puissance qu’il a trouvé dans le charbon, puis dans le pétrole et le nucléaire, pour imposer son obsession productiviste au monde. Une histoire couronnée de succès et tout à la fois mortifère. C’est ainsi que l’idéologie du progrès nous a hypnotisés au point de ne pas voir que la maison brûle. Cette lucidité est-elle seulement supportable ?

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BANDE-ANNONCE

L’HOMME A MANGÉ LA TERRE

de Jean-Robert Viallet (2019 - 98’)

Retrouvez ici la bande annonce de cette oeuvre (les droits de diffusion sur KuB sont arrivés à échéance).

Depuis le début de l’ère industrielle, l’intelligence déployée par l’homme est immense. Aujourd’hui, la crise environnementale est, elle aussi, immense. Que s’est-il passé ?
Avec des archives issues du monde entier, Jean-Robert Viallet nous entraîne dans un grand récit qui se déroule sur deux siècles, de l’ère du charbon à celui du big data. Il raconte une autre histoire du progrès, une histoire pour comprendre comment nous en sommes arrivés là.
>>> un film produit par Victor Ede - Cinephage, Alexandre Cornu – Mes films du tambour de soie, coproduit par Anton Iffland Stettner - Stenola

INTENTION

Un calme étonnant

par Jean-Robert Viallet

monsento

Quelle insouciance nous habite ? Depuis quelques années, ça n’arrête plus. Chaque jour ça recommence. Nous sommes pris dans une litanie continue. Un jour c’est la montée des eaux, un autre la fonte de la banquise. Le matin, au sortir de la douche, les radios nous rappellent que l’atmosphère a subi, en deux siècles, une augmentation de 150% de méthane, 63% de protoxyde d’azote, 43% de dioxyde de carbone.
Tandis que nous sommes en train de nourrir nos enfants de céréales industrielles après les avoir habillés de textiles chinois, les colonnes de nos quotidiens racontent que 39% de la surface du globe connaîtrait à la fin du 21e siècle des conditions auxquelles les organismes vivants n’ont encore jamais été confrontés. D’ici 2030, 20% des espèces auront disparu de la surface de la planète.
Cette capacité que nous avons à vivre sans panique excessive, sans véritable changement d’attitude, est incroyable. Au vu de ce qui s’annonce, nous sommes même d’un calme étonnant.


Nous, l’espèce humaine, sommes passés de 900 millions d’individus il y a deux cents ans à plus de 7 milliards aujourd’hui. Nous nous approprions près du tiers de la biomasse et consommons annuellement une fois et demi de ce que la planète peut fournir de manière durable. Nous, les 500 millions d’individus les plus aisés du globe, consommons non seulement les fruits mais aussi l’arbre sur lequel nous sommes assis, écrit l’historien et chercheur Christophe Bonneuil. Tout cela est prouvé, documenté, sérieux. C’est un fait. Les mutations que nous vivons sont un évènement géologique majeur.

On assiste au spectacle, on s’en émeut parfois, il nous inquiète peut-être. On assiste à un triste spectacle dans lequel nous sommes pris, duquel nous sommes devenus les acteurs. Aujourd’hui une très large communauté scientifique est mobilisée partout dans le monde pour travailler à la question climatique. Les médias relaient largement, et avec plus ou moins de rigueur et d’intelligence, leurs travaux et les futurologues font des prévisions sur les déséquilibres de la planète dans laquelle vivront, ou ne vivront plus, nos enfants. Parfois des hommes politiques en font un combat, comme Al Gore à son époque. D’autres fois, dans un marketing politique ignorant et crasseux, ils affichent leur penchant climato-sceptique par pur populisme opportuniste, à l’image d’un Nicolas Sarkozy ou récemment d’un Donald Trump.
Réfléchir, informer, éduquer sur la problématique du climat est nécessaire, important. C’est une question de responsabilité. Ce n’est pas juste la dernière tendance ; c’est une urgence, c’est LA grande problématique de l’époque.
Cependant le film n’est pas un document sur le climat ou sur la catastrophe écologique, il raconte l’histoire qui précède le grand dérèglement. Il raconte une histoire qui, en documentaire, n’a jamais été racontée, ni en France ni ailleurs. Mes parents, mes enfants, mes frères et sœurs, mes voisins, moi-même et tous collectivement avons besoin de savoir pourquoi et comment nous en sommes arrivés là. Oui, bien sûr, nous en avons une vague idée : on consomme trop…on est trop nombreux…les énergies que nous utilisons sont trop polluantes… Cela ne suffit pas. Nous avons besoin de prendre véritablement conscience d’où nous en sommes au regard de l’Histoire, notre histoire.

BIOGRAPHIE

Jean-Robert Viallet

Jean-Robert Viallet

Jean-Robert Viallet est réalisateur et journaliste. Il a reçu le prix Albert Londres en 2010 pour sa trilogie La mise à mort du travail, une immersion au cœur de grands groupes mondialisés. Son travail s’intéresse aux zones grises des pouvoirs, aux fractures de la société contemporaine et à la question environnementale. Il a travaillé sur le business des camps de redressement pour adolescents aux États-Unis (Les enfants perdus de Tranquility Bay), sur le trafic d’armes international (Une femme à abattre). Il s’est intéressé aux liaisons dangereuses entre vendeurs d’armes et partis politiques français dans une série documentaire en six épisodes de 52 minutes à propos duquel le quotidien Le Monde écrit :


Aussi haletante, alambiquée et humainement puissante que les meilleures séries de fiction, Manipulation, une histoire française méritera d’être revue en regardant les six épisodes à la suite, pour mieux en goûter l’exaltante et terrifiante dramaturgie. Après un film au cœur de la France des marges et des oubliés de l’économie globale (La France en face), il cosigne avec Alice Odiot un diptyque sur deux familles confrontées à la justice (Jusqu’à ce que la mort nous sépare, Le mauvais œil). Il réalise ensuite une enquête mondiale sur la marchandisation de l’enseignement supérieur (Étudiants : l'avenir à crédit). En 2019 il termine L’Homme a mangé la terre, une fresque toute en archives qui raconte une contre-histoire du progrès. Des Hommes, son dernier film coréalisé avec Alice Odiot, long-métrage documentaire sélectionné à l’ACID-CANNES 2019, est sorti en salle en février 2019.

REVUE DU WEB

C'est maintenant ou jamais

BIBLIOTHÈQUES DE MARSEILLE >>> Entretien confiné avec Jean-Robert Viallet, réalisé dans le cadre du Mois du doc des bibliothèques de Marseille, autour de la problématique Demain : c’est maintenant ou jamais.
FRANCE CULTURE >>> Le 27 mai 2020, la chaîne Arte, associée à d’autres médias comme Radio France, a lancé une grande enquête intitulée Il est temps, une consultation en ligne pour questionner des citoyens sur la démocratie, l'écologie, les valeurs et les comportements de chacun, avec l'environnement en ligne de mire.

COMMENTAIRES

    CRÉDITS

    réalisation et image Jean-Robert Viallet

    sound design Julien Mizac
    montage Tal Zana
    étalonnage Alexis Lambotte
    musique Marek Hunhap
    documentaliste Emmanuelle Yacoubi

    production Cinephage, Les films du Tambour de Soie
    coproduction Anton Iffland Stettner - Stenola
    en coproduction avec Arte France, RTBF, CNRS Images, Mucem
    avec le soutien du CNC, PROCIREP-ANGOA, Région Sud Provence-Alpes Côte d’Azur, Shelter Prod, TaxShelter.be, ING
    avec la participation de RTS

    Artistes cités sur cette page

    Jean-Robert Viallet

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