Ingénieur paysagiste, diplômée en 2010 de l'École Nationale de la Nature et du Paysage, à Blois, Léa Muller a complété son parcours par le cycle d'Urbanisme de Sciences Po, à Paris. Le double cursus lui permet d'acquérir une compréhension des liens ville-nature et une vision systémique du terri­toire à ses différentes échelles.

Elle a d’abord été chef de projet à l’agence ter, à Paris. Elle exerce alors pendant plusieurs années le dessin, la conception et le suivi de projet et intègre l’héritage culturel de cette agence résolument positionnée dans le dépassement des habituelles oppositions entre urbanistes, architectes et paysagistes.

En 2015, Léa Muller crée sa propre structure : Itinérances. C’est l’occasion pour elle de tester de nouvelles pratiques et de nouveaux modes d'expressions, à la fois plus proches du terrain et plus expérimentaux. Elle s’intéresse alors de près à la sensibilisation du public et développe des outils pédagogiques d’appropriation et de lecture du paysage, persuadée que le premier pas vers sa prise en compte et son soin est celui de la connaissance.

Elle imagine des expériences de découverte, des modes d’exploration et de représentation, à travers le dessin notamment, qui remettent en jeu la lecture du paysage à travers l’archéologie, l’histoire sociale, l’architecture vernaculaire, l’étude des milieux naturels, la botanique,…

Dans le cadre du projet de Rennes Métropole, le territoire de la vallée de la Vilaine devient un vaste laboratoire pour Itinérances. En collaboration avec la coopérative culturelle Cuesta et plusieurs artistes rennais (Sophie Cardin, artiste plasticienne, Guénolé Jezequel, architecte-constructeur, Alexis Fichet, auteur et metteur en scène), elle développe différents dispositifs sensibles de marches (les traversées), conçoit des outils de cartographies et de signalétique, des supports d’interprétation (les géo-récits), un kit pédagogique pour les enfants de la vallée… Elle co-écrit également à cette occasion un guide dé-touristique : 26 itinéraires sur la vallée de la Vilaine.

Léa Muller est aujourd’hui gestionnaire d’une vingtaine d’hectares de forêt à proximité de Rennes et développe, parallèlement à ses projets de paysage, un projet de sylviculture douce qui permet de tester, observer et tisser, de la façon la plus concrète et pratique possible, des liens entre paysage, ressource et architecture ; de l’arbre à la poutre.

Elle forge ainsi, à travers ses expériences conceptuelles et pratiques, un positionnement sur le rôle du paysagiste, sur la place du paysage dans les projets d’aménagement, sur la façon dont on façonne notre territoire. Aménager moins et comprendre mieux, construire avec un souci aigu de ce qui préexiste et de la ressource, développer une sensibilité pour les paysages ordinaires par la connaissance, prêter une attention permanente au vivant, comprendre et anticiper les dynamiques d’évolution des milieux et des villes dans le temps et dans l’espace, concevoir le paysage comme la matérialisation concrète et visible de notre rapport au monde, sont autant d’objectifs et de façons de concevoir son métier qu’elle souhaite transmettre et partager.

Retrouvez Léa Muller arpentant et nous dévoilant sa Vallée de la Vilaine.