Aux avant-postes

de Raphaëlle Aellig Régnier (2017 - 52’)

Explorer le vent sous sa forme physique et poétique, et la façon dont il règne en maître sur quelques arpents de terre au milieu de l’océan ; tel est le projet de ce film. À Ouessant, le premier réflexe le matin n’est pas de regarder son portable mais d’observer le ciel et de sentir le vent.

>>> un film produit par RaR Film.

par Raphaëlle Aellig Régnier

Nous avons choisi d’écrire ce documentaire avec la complicité du vent. Dans le monde hyperconnecté, en proie à une angoisse sociale et économique permanente, cette aventure a un sens profond, celle d'un regard orienté vers une densité intérieure de la nature qui nous renvoie à nous-même, aux forces qui nous habitent et que nous fuyons souvent dans le trop plein des villes.
C’est avec et grâce au vent que nous voyageons d’un endroit et d’un personnage à l’autre, personnages choisis pour leur authenticité, leur simplicité et leur rapport aux éléments. Que ce soit un gardien de phare, un apiculteur, un constructeur de girouettes, tous ont en commun de vivre en regardant le ciel et de sentir l’intensité et la direction du vent.

À Ouessant, la force de la nature laisse en apparence peu de place aux rêves. Pour y survivre, l’homme doit s’adapter en permanence. Lieu de nombreux naufrages, entourée de violents courants comme le Fromveur, souvent nappée de brume, l’île est bien connue des marins qui l’ont surnommée dans le passé l’île de l’épouvante ou encore l’île des naufragés.
Aujourd’hui encore, elle est parfois coupée pendant un ou plusieurs jours de tout lien avec le continent à cause de la météo. Capté dans ses moindres frémissements, par force 9 ou 10 dans la tempête, le vent irradie le son et l’image du film. Grâce à une écriture sonore et visuelle en lien avec cette puissance inhabituelle de la nature, l’enjeu était de donner une dimension d’imprégnation poétique de cette île particulièrement attachante et préservée.

Née à Nancy, la réalisatrice Raphaëlle Aellig Régnier passe ses étés à l’île de Ré aux côtés de son arrière-grand-mère, originaire de l’île, ce qui lui donne le goût de l’eau salée, de l’air du large. Elle fait à Paris des études en littérature comparée, en sciences politiques, et en relations sociales.
Elle part s’installer en Suisse en 1988. Elle y débute comme journaliste de presse écrite et, à partir de 1992, rejoint la télévision suisse romande, avec qui elle collabore toujours. En 2001, elle commence à produire et réaliser des films documentaires en indépendante. Ouessant, au souffle du vent est son huitième film. Il est né d’une rencontre profonde avec l’île et plusieurs de ses habitants qui lui font confiance.
Parallèlement, elle réalise des documentaires de création radiophonique pour France Culture et la radio suisse romande La Première.

FRANCE CULTURE >>> Sur l'île d'Ouessant, le vent respire l'immortelle envolée du monde. Fragments de souffle, d'amour et de vent. Un documentaire proposé aussi en son 3D.

SILENCE PODCAST >>> Rencontre avec le musicien Yann Tiersen, habitant de l’île d’Ouessant depuis quelques années. Le musicien se confie sur son lien intime avec l’archipel, la communauté ouessantine et la mer. Pour ce premier épisode, il nous présente son île à la fois dangereuse et sublime, et évoque son rapport à l’espace naturel sauvage.

LES ÉCHOS >>> Récit d’un week-end à Ouessant, l’île des vents et des courants.