Le souffle poétique

(2024 - 44’)

Denez Prigent, le barde poète à la tessiture exceptionnelle (trois octaves et demie !), pionnier de la fusion entre chant traditionnel breton et pulsation électro, ne cesse de s’enrichir d’influences musicales puisées aux quatre coins du monde.

Originaire de Santec dans le Léon, c’est dans la campagne trégoroise que Denez a posé l’ancre pour cultiver sa voix qui chante les turpitudes de la vie. Il aime la gwerz, notre fado à nous, un chant qui remonte au Ve siècle. De ses influences à ses collaborations, Denez nous ouvre les portes de son univers fait de paradoxes. D’abord le silence et la nature essentielle pour trouver sa source, ensuite l’ouverture, les scènes et les rencontres improbables pour s’inspirer, comme avec le DJ James Digger. Il y a aussi les amitiés artistiques comme avec le chef multi-étoilé Louis le Roy, à Pleumeur-Bodou, son ami de plus de 20 ans ou le sculpteur et chanteur Raoul le Chenadec.
Rencontre avec ce timonier d'un souffle poétique enraciné et universel.

>>> un magazine produit par Simone & Raymond Productions

Breton pur beurre, Denez Prigent est marqué dès l’enfance par les promenades dans ces paysages sauvages, le long de la côte accidentée de la Bretagne Nord, l’île de Batz à l’horizon. La beauté de ces paysages réveille chez lui le désir de dessiner, de peindre. C’est aussi dans ce lieu que Denez entend parler breton pour la première fois, et la sonorité de cette langue l’émerveille. Adolescent, il fait des rencontres culturelles déterminantes, comme Jacques Brel dont la voix et l’énergie le bouleversent. À cette époque, il assiste à une prestation des trois sœurs Goadec et les chants anciens qu'elles interprètent ce jour-là provoquent en lui une émotion si intense qu'il décide de chanter en breton dans les festoù-noz.

Il étudie les arts plastiques à l’université de Rennes tout en continuant l'étude de la langue bretonne dans le département celtique de cette université. En 1992, Denez fait le pari de chanter seul a cappella des chants traditionnels bretons (gwerz et kan ha diskan) au festival des Trans Musicales de Rennes devant un public majoritairement rock. Le concert est un triomphe et lance sa carrière internationale qui dure depuis 25 ans.

Ténor et contre-ténor, Raoul Le Chenadec découvre à 12 ans le chant polyphonique dans la chorale paroissiale de Languidic et la pratique du chœur à voix d'hommes sous la direction du père André Guillevic. Tout en poursuivant des études d'ébénisterie, de sculpture et de ferronnerie, il travaille la trompette au conservatoire de Lorient.

Depuis plus de 25 vingt ans, il se produit en France et à l'étranger au sein de plusieurs ensembles. Il enseigne occasionnellement le chant et la technique vocale. De 2007 à 2016, il est chanteur et comédien dans les spectacles Les Compagnons Bâtisseurs, Les Voix du monastère, Maillezais, sentinelle du marais et Schola cantorum sur le site historique de l’abbaye de Maillezais.

Surnommé P’tit Louis, Louis Le Roy est un chef multi-étoilé, notamment connu pour avoir passé dix ans au Cabaret Michou à Paris. Il revient sur ses terres natales en 2017 et ouvre à Perros-Guirrec son propre restaurant, L’Embarcadère, puis quelques années après il inaugure Copain comme cochon, à Pleumeur-Bodou. Il raconte avoir eu mille vies : il aurait cuisiné pour Joséphine Baker alors qu’il n’avait que vingt ans, et dans les années 1970 il aurait accueilli, dans son auberge de Lannion, Glenmor et Léo Ferré.

Originaire de Bretagne, Kames Digger est beatmaker et arrangeur. Au début des années 2000, un séjour à New York le fait s’orienter vers le rap. Il fait partie de plusieurs collectifs et en parallèle il compose ses beats pour des projets personnels. Sorti en 2009, BabyTraxx is James Digger est son premier disque et a été réalisé avec 25 artistes américains. Il s’est vendu à plus de 50 000 copies. En 2015, il réalise le clip À vous de voir pour Kickblast. Il exerce son activité de compositeur et arrangeur pour plusieurs artistes et compose aussi pour la publicité radio et télé. Vidéaste depuis 2011, il a réalisé une vingtaine de clips.

En 2020, il rend hommage au rap dit Boom Bap en sortant son premier vinyle Badaboombap, édition limitée à 200 exemplaires qui s’écoule en trois mois à peine. Le Badaboombap consiste à alterner titres en anglais et français en invitant des mc’s de qualité connus ou moins connus. Il en sort un deuxième opus en 2022, Badaboombap Vol.2 (Modulor Records).

d'Aurélie Olivier

aux Éditions du commun.

Une lecture de Philippe Languille réalisée par Pierre-François Lebrun, à retrouver sur la page Lecture publique.