Énergie douce

Avec ce reportage, nous découvrons l'histoire de ces édifices qui jalonnent nos rias et qui pour beaucoup ont encore leur roue à aube qui atteste qu'il s'agissait bien là de moulins. Dans une époque où le développement des énergies douces est devenue un impératif, le système qui consiste à récupérer la force marémotrice nous interpelle. Il est donc réjouissant de voir l'intérêt patrimonial que l'on porte à ces constructions mais aussi leur potentielle réactualisation par le biais de micro-turbines qui produiraient une quantité non négligeable et garantie d'électricité.
Une page KuB en coédition avec le service Pays d’art et d’histoire de Golfe du Morbihan - Vannes agglomération

MOULINS À MARÉE
MOULINS À MARÉE
de Sylvain Huet (2025 - 10’)
Si le moulin à vent utilise la force du vent, le moulin à marée use du phénomène des marées comme énergie pour fonctionner. Une énergie garantie pour les meuniers, qui écrasaient leurs blés grâce à la mécanique de ces moulins.
La côte bretonne, Morbihan en tête, multiplie les sites propices à leur établissement. Depuis le golfe jusqu’à la rivière d’Etel, on en dénombre près d’une trentaine. Ces moulins à marée ne sont plus aujourd’hui que les témoins d’un passé révolu. Plusieurs d'entre eux ont disparu ou ne subsistent qu’à l’état de vestiges, mais d’autres sont encore debout, grâce à un travail de valorisation du patrimoine.
Entre images d’archives et d’aujourd’hui, voici un voyage à travers le temps et les moulins du golfe du Morbihan.
>>> un film en coédition avec le Golfe du Morbihan – Vannes agglomération
Patrimoine et biodiversité à défendre
Patrimoine et biodiversité à défendre


Le moulin à marée est construit sur une digue qui permet à la fois de faire circuler la marchandise, d'accoster et de fermer une anse ou un estuaire afin de former une retenue d'eau. Le premier édifice découvert en Bretagne remonterait au 6e siècle. Dans le Morbihan, la construction des moulins de mer s’intensifie à partir du 17e siècle, parallèlement au développement des cultures céréalières, car ces moulins étaient exclusivement réservés à la mouture des grains.
Leur fonctionnement est simple : à marée montante, la retenue d'eau en amont du moulin se remplit, à pleine mer l'eau est retenue grâce à un système de vannes. À marée descendante, la force du courant entraîne la roue du moulin qui actionne les meules permettant de transformer les grains en farine.
Le moulin à marée ne peut donc être actif qu’à marée descendante, soit environ 6 heures, de jour comme de nuit. En Bretagne, on estime que l'usage des moulins à marée s’arrêta après la seconde guerre mondiale. Un seul est encore actif, réhabilité dans les années 2000 en Charente Maritime, il est aujourd'hui l'un des derniers moulins à marée d'Europe en fonctionnement.
Entre terre et mer, les moulins à marée sont implantés dans des environnements naturels riches de biodiversité, c’est la raison pour laquelle leur conservation constitue un enjeu de taille. Les vasières font partie des habitats qui produisent le plus de matière vivante sur nos littoraux. En raison de la submersion variable, de la variation de température et de salinité, la faune s'enfouit dans le sédiment. À marée basse, la vasière est une zone de nourrissage et de repos pour de nombreuses espèces d’oiseaux. À marée haute, c’est une zone d’alimentation et de nurserie pour différentes espèces de poissons. Situé dans la partie haute de la vasière, le pré-salé est une zone de végétation basse, submergée uniquement lors de forts coefficients. C’est aussi un espace de production de matière organique végétale et de reproduction de poissons.
Dans le golfe du Morbihan, les vieux moulins à marée sont préservés comme des témoins d’une activité qui a façonné les paysages du golfe. Une triple richesse patrimoniale, historique et environnementale, comme en atteste l’exposition Entre terre et mer, les moulins à marée, visible à l'hôtel de Limur (Vannes), centre d’interprétation de l’architecture et du patrimoine, au printemps 2025.
Sylvain Huet
Sylvain Huet

Installé en Bretagne depuis 2007, c’est dans le montage cinéma, muni de sa colleuse à scotch, que Sylvain Huet fait ses débuts, particulièrement dans le film de sport. À partir des années 1980, il se lance dans le reportage et le documentaire. Travaillant auprès de réalisateurs très variés, il est aussi à l’aise dans un reportage politique, un film d’aventure, que dans un documentaire parmi les Aborigènes australiens. Son fil conducteur : l’intérêt pour les rencontres et les découvertes de milieux ou de personnages apparemment éloignés les uns des autres.
Témoins de l'histoire bretonne
Témoins de l'histoire bretonne
FRANCE 3 BRETAGNE 🎬 (2025) >>> Exposition à Vannes, à l'hôtel de Limur, sur les moulins à marée
PAYSAN BRETON 📝 (2024) >>> Le moulin de Pen Castel: Une histoire rythmée par les marées
OUEST-FRANCE 📝 (2023) >>> Le moulin à marée du Berno, un incontournable de l'île d'Arz
LE TÉLÉGRAMME 📝 (2020) >>> Les moulins à marées du golfe du Morbihan
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