J’adore

Header J'adore Clip de Bastoon et Babouschka KuB

Le clip est-il l’illustration d’une chanson, un court-métrage, un numéro de music-hall ?

Le noir et blanc charbonneux de la caméra super 8 avec laquelle Jean-Marc Peyrefitte et Baptiste Petit ont tourné J’adore aurait pu être une énième illustration de l’insupportable idéologie vintage, qui exalte l’imaginaire des technologies « obsolètes » (Super 8, VHS, Polaroïd., etc.) sans chercher un instant à en comprendre les particularités. Non seulement le clip de Bastoon et Babouschka évite ce piège tendu aux contemporains que nous sommes, perdus dans la forêt des images, mais il fait de son aspect vieillot et anachronique une arme de séduction massive qui n’oublie pas pour autant de réfléchir, et d’abord sur elle-même.


On pourrait dire, au fond, la même chose du personnage de Babouschka, qui prête sa voix à cette historiette : ici la mariée n’était pas en noir, mais, ravissante et intelligente à la fois, déterminée aussi, elle projette dans cette fantaisie à l’ancienne sa condition de femme moderne, qui ne s’en laisse pas compter, et entend bien tailler sa route sans l’encombrant boulet qu’elle a eu la faiblesse de laisser lui passer la bague au doigt.

Avec ses sautes d’images impromptues, ses disparitions à vue rappelant les films de Méliès, au carrefour du siècle de la bêtise et de celui du cinéma, son indienne du Grand Ouest, ses effets de mise en abyme, J’adore mélange joyeusement les genres, ressuscitant les fantômes du burlesque des années 1920 pour les faire danser avec l’ironie tendre de la Lubitsch touch dans la décennie suivante, et la gouaille enjouée de la Screwball comedy. Le clip valse ainsi sans cesse entre des aspirations différentes : est-il l’illustration d’une chanson, un court-métrage, un numéro de music-hall ? Tout ça sans doute, et sans doute encore d’autres choses. Mais pour les découvrir, il faudra le voir et le revoir, en espérant que la pellicule résiste à toute l’énergie qui en déborde.

Eric Thouvenel

J'ADORE de Bastoon et Babouschka

réalisé par Jean-Marc Peyrefitte (2009 - 3'08)

De la chanson française qui chatouille, qui décoiffe, qui bouleverse à travers des histoires singulières. De quoi bouger les fesses en essuyant les larmes, de quoi mourir de rire pour ne pas mourir tout court.

Plus de 250 concerts sous leurs semelles, Bastoon et Babouschka écument les routes de France et d’ailleurs depuis 2008, guitare et voix sous les aisselles. En 2009, ils fabriquent avec leurs petits bras musclés un premier album Dix Vagues à Sons. S’ensuit la sortie du clip J’adore, puis en 2010, après plusieurs années à fouler les planches parisiennes, ils posent leurs valises en Bretagne et se font kidnapper par le collectif Tomahawk. Victimes alors du syndrome de Stockholm, ils restent.

En 2013, ils obtiennent le soutien de la SACEM pour la sortie de leurs six titres éponyme. En 2014, le duo prend son envol et crée en Colombie un spectacle MAREA avec le groupe colombien Flor del Hito, qu’ils jouent lors de l’ouverture du Festival international de musiques du monde d’Armenia.


Et puisqu’ils ont le don d’ubiquité, ils se produisent aussi sur de nombreuses scènes et festivals en France notamment au centre culturel de Liffré, aux Trois Baudets (soirée manufacture chanson), à l’Escale, à la Bobine, à la Forge, au Tomahawk Fest, au festival de Bouche à Oreille, à La nuit des sables blancs… Ils assurent les premières parties de Bazbaz à l’Étincelle, de Smockey Joe au Run ar Puns et de Tchavolo Schmitt au Fiscal Bazars… En mai 2015, ils sortent un nouvel album « J’ai plus d’allant ! » réalisé par Catherine Delaunay ; un retour aux sources, à l’essence du duo, sa folie. Qu’en sera-t-il en 2089 ?

En attendant, écoutez un titre de leur nouvel album.

BIOGRAPHIE

JEAN-MARC PEYREFITTE

JM Peyrefitte - bastoon et babouschka - clip de la semaine

Réalisateur de courts et d’institutionnels, Jean-Marc Peyrefitte dirige aussi des captations pour Pierre Palmade, Nicolas Canteloup, Pierre Richard… Il se dit esprit farfelu et burlesque, plein d’une poésie tendre et d’un sens rigoureux des enjeux de création…

Voir le making off de J’adore

REVUE DU WEB

Une chanson française rieuse

Bastoon et Babouschka - J'adore - clip de la semaine

Francofans >>> NOMS DE SCÈNE POUR ARTISTES DÉCALÉS : après plus de 200 concerts, Sébastien Gariniaux et Isabelle Sempéré proposent un premier album surprenant par son inventivité et ses mélodies bien trouvées. Accommodés de senza et d’ukulélé, les duos guitare-voix sont d’une simplicité et d’une efficacité étonnantes.

Le Progrès >>> Quelques cordes sur une guitare, une corde vocale affûtée, le vent et quelques rêves d’enfant ont été les vecteurs d’histoires parfois imaginaires, souvent décalées, toujours poétiques. Bastoon et Babouschka font découvrir leur univers musical : une chanson française rieuse, parfois grivoise mais si proche de la vie. Le public est ainsi parti dans les divagations du duo, sac au dos à la rencontre de l’acariâtre Mame Germaine ou d’Aneska qui peint la vie autour d’elle dans un café, allant des portes de Paris à la Charente-Maritime.

Ouest-France >>> Deux bêtes de scène vendredi soir, avec Babouschka, sa voix puissante, modulée, ses textes tantôt vitriol tantôt velours, écrits avec le cœur ou les ongles, servie par un Bastoon excellent à la guitare et au contre-chant. Un jeu de scène qui a scotché les spectateurs !

Journal des plages >>> UN SPECTACLE BAZOOKA : difficile de classer Bastoon et Babouschka, duo iconoclaste né de la rencontre d’un guitariste et d’une comédienne. L’occasion de retrouver sur scène un étonnant mélange entre chansons françaises et poésie urbaine.

COMMENTAIRES

    CRÉDITS

    guitare, banjo, ukulélé, voix / composition, arrangements Sébastien Gariniaux

    voix et autres objets qui font cric-cric / textes, composition Isabelle Sempéré

    un clip tourné et monté par Jean-marc Peyrefitte

    costumes Delphine Birarelli

    réalisation Jean-marc Peyrefitte et Baptiste Petit

    Artistes cités sur cette page

    portrait Jean-Marc Peyrefitte réalisateur clip

    Jean-Marc Peyrefitte

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