La révolution au féminin

révolution au féminin

Ni putes, ni soumises

Belinda-Cannone
Photo Rémy Artiges pour Libération

Le nom du mouvement féministe fondé en 2003 reste un très bon slogan pour se garder des carcans réactionnaires.



Hélène

nous invite à lire la tribune de Belinda Cannone, qui met en exergue le principe selon lequel la culture du désir portée par notre société actuellement ne permet pas aux femmes de s'exprimer ni de se réaliser librement. Elle nous retranscrit un extrait de son livre, La Tentation de Pénélope qui nous explique comment on est progressivement revenu sur les avancées des années 1970.

« Il m'a toujours semblé que l'émancipation progressait à deux vitesses [...] d'un côté, la vie sociale, professionnelle et domestique. Sur ces terrains, se battre, sans hésitation, pour accéder à l'égalité la plus parfaite. De l'autre, la vie amoureuse. Là, tout est plus compliqué. Et surtout, la volonté ou la rationalité s'y sont plus seules maîtresses du jeu. Il faut admettre que la force des stéréotypes, des habitudes anciennes (et périmées ou qui le seront à court terme), les tournures d'esprit obsolètes (vouloir "être prise" par exemple) constituent les conditions actuelles de possibilité du désir et de la séduction [...] Je ne sais pas à quoi ressembleront les relations entre les sexes demain, peut-être l'idée que l'un doit payer pour l'autre aura disparu. »

Précieuse pas ridicule

LIBÉRATION, Ève Beauvallet : Auteure de plusieurs ouvrages sur le désir, Belinda Cannone, grande admiratrice de Diderot voit dans le mouvement #MeToo l’opportunité de reconfigurer les rôles femmes-hommes dans la séduction. Une troisième voie entre crispations réactionnaires et écueil victimaire.
On a sûrement tort de sous-estimer le désir. De le considérer comme un oisillon fragile et non comme un animal bien plus amusant, plus agile et imprévisible, un caméléon par exemple, capable de s’adapter aux nouveaux décors et de se réinventer au gré des chambardements sociétaux.

Réaction de

Mathilde

: Si j'aime les hommes, c'est pas tellement parce que c'est des hommes, mais c'est surtout parce que c'est pas des femmes, dit un personnage du film de Claude Lelouch L’aventure c’est l’aventure Placée hors son contexte

cette phrase est plutôt flippante. En 2018 certains (certaines...) en sont encore là, à préférer « les hommes parce que c’est pas des femmes ». Moi je veux vivre dans un monde où mon genre/sexe féminin ne serait ni magnifié ni nié ni caractérisant ni stigmatisant, ni faible ni fort. Ni complémentaire ni opposé. Serait. Point. Importerait peu finalement le fait que je l’ai toujours eté ou que je le sois devenu. Je serai/s une femme.

Réaction de Pauline : Je vous invite à lire impérativement et de bout en bout, un article simple, juste et incisif. Comment ne pas se sentir en colère, révoltées ?

Le mythe du sexisme anti-hommes


Feminazgul en colère :

Aujourd’hui, retour sur un sujet qui m’énerve tout particulièrement (et je sais que c’est le cas d’un bon nombre de mes acolytes féministes) : le soi-disant sexisme anti-hommes.


Alors je sais, quand on regarde dans le dictionnaire, on tombe sur une définition assez simpliste présentant cela comme toute discrimination en raison du sexe. Forcément quand on lit ça et qu’on n’est pas renseigné-e sur la question, on se dit que les femmes comme les hommes peuvent être victimes du sexisme.

Patriarcat violent vs virilité fragile

La violence du patriarcat

Blog MÉDIAPART, Valentin Astier

Simone de Beauvoir est la première femme en France qui démontre que les aspects assimilés à la féminité sont des constructions sociales. Mais refuser ces éléments « inaltérables » liés à la féminité ou à la masculinité ne veut pas dire qu'il n'y a pas de femmes ou d'hommes. Retour sur la violence du système patriarcal et de la domination masculine.
Les caractères propres à la féminité et à la masculinité seraient des constructions sociales et cultuelles.


Il y aurait donc plusieurs façons d'être un homme ou d'être une femme. En ce qui concerne la masculinité, on l'assimile à la virilité. Or ces deux termes n'ont pas la même définition. Je vais me servir des travaux de Reawin Connell, sociologue australienne pour le démontrer. Chez l'homme, on définit plusieurs formes de masculinité. Plusieurs façons d'être un homme dont la forme dominante est la masculinité hégémonique. Elle représente l'idéal de virilité. Dés lors, on hiérarchise les autres formes de masculinité.

Vous vous dites qu’avec les histoires de #balancetonporc, on ne va plus oser draguer une fille ? Cassandra nous signale une vidéo intéressante à ce propos.

MÉDIAPART, Usul & Cotentin >>> Comment séduire après #BalanceTonPorc ?

Les hommes sont soumis à beaucoup d’injonctions de la part de ce fameux patriarcat dénoncé de partout. Ces injonctions, ils les vivent quotidiennement et particulièrement dans les rapports de séduction. Lorsqu’un mouvement politique de fond, le féminisme, entend les en libérer, ils se retrouvent encore plus paniqués et plus fragilisés, les bras ballants, hagards, perdus… S’ils ne peuvent plus être des "porcs", que doivent-ils tenter de devenir ? La question est ouverte mais effrayante car la masculinité, c’est fragile. Dans cet épisode, Usul et Cotentin en font la douloureuse expérience…

Sarah : Je conseille l'écoute de l'émission Boomerang où Augustin Trapenard reçoit Raphael Liogier pour son livre Descente au cœur du mâle. Ils en viennent à donner une définition du féminisme intéressante et en laquelle je crois : le féminisme est un mouvement social, pas une tentative de vengeance, de ségrégation ou d'anti-flirt; mais un mouvement social d’intérêt collectif, de dépassement de l’intérêt individuel.
Je me réjouis par ailleurs de la multiplication de podcasts qui s'intéressent aux questions féministes et de la virilité tels que
Un podcast a soi d'Arte Radio.

Raphael : La victimisation des hommes est hors-sujet et c'est une manière pour eux de se déresponsabiliser.

L'esprit du mâle

FRANCE-INTER, Boomerang - Augustin Trapenard : Raphaël Liogier déconstruit les mythes aux fondements de nos sociétés.


Il est sociologue, philosophe et Professeur des Universités. Son nouveau livre, "Descente au cœur du mâle", sort aujourd’hui. Un ouvrage incontournable pour mieux saisir la nécessité du mouvement #metoo.

Qu’est-ce qu’une femme aux yeux de nos sociétés contemporaines et comment devons-nous, collectivement, prendre conscience et réagir à ce nécessaire changement de paradigme ?

Après la lecture des fils Twitter de #MeToo et de #BalanceTonPorc, Raphaël Liogier ne pouvait pas rester passif et silencieux.
Jamais une déflagration d’une telle ampleur n’avait mis en lumière le système patriarcal qui gouverne nos sociétés modernes.

Les femmes dans une société masculine

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Fuck Ambition

ELLE, Marine Revol : Et si l’injonction à la performance n’était pas la seule voie d’émancipation ? C’est la question que se posent de plus en plus de jeunes femmes qui désirent, et pourquoi pas ?, profiter de la vie. Enquête.
Faire carrière ? Cela n'a jamais été dans ses plans : J'ai fréquenté un lycée très élitiste. On ne nous présentait que les voies "royales". J'étais bosseuse, mais je sentais bien que je n'entrais pas dans les cases. Elsa aurait bien opté pour un cycle court et un job « tranquille » à la sortie...

Mathilde réagit : La question posée est douloureuse et la lecture d'un article de Elle me laisse toujours autant perplexe et peu rassasiée... Je complèterais volontiers cette approche par cet article-ci qui donne une définition qui me semble juste, de ce sentiment de honte !

Femme au travail ou femme au foyer : la peste ou le choléra ?

Le POINT, Hélène Bonhomme : Jamais assez à la maison. Jamais assez au travail. Jamais assez ferme, jamais assez douce, jamais assez compétente, jamais assez rentable, jamais assez présente. J'en ai assez du jamais assez. Je suis un être humain à part entière et, à ce titre, je m'octroie le droit à l'imperfection.


Je veux être une femme libre : libre de la honte.

C'est simple : on dirait que les femmes sont nées pour être irréprochables ! Sur tous les plans. Et tout cela naturellement, sans aucun effort ! Il faudrait pas que l'on vous voie suer. Vous devez être naturellement belle, naturellement maternelle, naturellement douée pour diriger, avoir une famille naturellement formidable et une activité naturellement florissante. Soyez irréprochable, mais n'allez pas en faire tout un flan. Quand on est vraiment douée, la perfection coule de source...

Le désir ? Fin du monopole

La publication sur KuB du Bonheur des femmes et de La voie du plaisir suscite un débat connexe.

Sarah : Sur le point de l'appropriation de son désir, je conseille la lecture de l’article de Libération qui se conclut par cette phrase, très juste selon moi, de Laure Adler : « Quand, dans l’inconscient collectif, les hommes n’auront plus le monopole du désir, alors on pourra parler d’égalité des droits. Mais cela passe par la sexualité. Et donc, d’abord par l’image intérieure du corps des femmes ». Balançons nos corps, nos corps désirants.

Balance ton corps

LIBÉRATION, Noémie Rousseau : Face à la violence masculine, les femmes veulent reprendre possession de leur sexualité, leurs désirs, leur santé. Autant de questions éclipsées par des luttes cantonnées à la sphère sociale et politique.
C’est la révolte de l’impensé. Le corps féminin prend la parole, se rebelle, massivement, collectivement. Et s’il fallait maintenant repenser l’impensé ? C’est la question posée au XXIe siècle, répond la philosophe Geneviève Fraisse, auteure de la Sexuation du monde (1). D’après elle, Carole Pateman avait raison. L’affaire Weinstein et ses suites, #MeToo et #Balancetonporc, sont une criante illustration de l’analyse développée par la féministe britannique dans le Contrat sexuel (2) : Le corps des femmes est un impensé du contrat social, un impensé de nos sociétés. Les femmes disent désormais, collectivement, que leur corps n’est plus à la disposition des hommes, ne plus vouloir de ce rapport de force dans lequel elles sont si facilement perdantes. C’est un maillon de la structure sociale qui saute, affirme Geneviève Fraisse. Désormais, on ne peut plus ignorer qu’il y a un problème du côté du corps des femmes.

Céline : Dans quelques décennies quand on aura avancé sur la physiologie, l’épidémiologie du clitoris il me semble qu'on regardera 2017 un peu comme la fin d'une période d’obscurantisme.

REVUE DU WEB

Trois générations de militantes féministes

RADIO LASER >>> Regards croisés sur les luttes féministes d'hier et d'aujourd'hui :

Trois femmes, représentant trois générations de militantes féministes, Geneviève Couraud, Lydie Porée et Manon Carbonnel, croisent leurs regards et leurs expériences sur les luttes féministes passées et présentes.

  • Geneviève Couraud, présidente de l’Assemblée des femmes et présidente de la commission Santé, droits sexuels et reproductifs au Haut Conseil à l’Égalité entre les femmes et les hommes
  • Lydie Porée, présidente du Planning Familial 35 et co-fondatrice de l’association Histoire du féminisme à Rennes
  • Manon Carbonnel, présidente de l’association Stop Harcèlement de rue Rennes

COMMENTAIRES

    KuB vous recommande