Frizzio
Larmes de sang et fumées toxiques, paysage calciné et vomissements incontrôlés, Léo Dazin saisit l’occasion de Frizzio, le clip d'un titre de Güz II, pour explorer plus avant son goût pour le zombiesque, avec le toujours impeccable Arnaud Bichon en flic aux airs de Dario Argento, dépassé par les événements.
À noter la force de la mise en image dans le clip, résultant d’une solide équipe que le réalisateur sait mobiliser autour de lui. Quant à la musique, elle trouve avec ce clip un support qu’elle met en tension et fait palpiter, à se demander qui du compositeur ou du réalisateur a tiré le premier.
FRIZZIO
FRIZZIO
un clip réalisé par Leão Dazini (2024 - 4’)
Poète du macabre
Poète du macabre
par Leão Dazini
Avec les Güz, je partage un goût pour les amples harmonies d’un Ennio Morricone. Nous entretenons aussi le goût du contrepoint et de l’humour façon Franck Zappa ou Mike Patton.
Le titre Frizzio est un hommage à Fabio Frizzi, compositeur pour le réalisateur de giallo, Lucio Fulci. Le giallo est un genre policier horrifique du cinéma italien qui commence dans les années 1960 et qui, notamment grâce à Dario Argento, marque une génération de cinéphiles pour ses chorégraphies violentes et colorées, pour son fétichisme de l’arme blanche ainsi que pour la perversité de ses meurtriers. Fulci, surnommé le poète du macabre, était connu pour être l’un des réalisateurs les plus extrêmes de sa catégorie mais il était aussi un satiriste. Souvent il met en scène une bourgeoisie décadente et aime représenter les hommes de pouvoir en pervers ou en victimes de perversions. C’est cette facette politique qui m’intéresse particulièrement dans le clip Frizzio des Güz II, un clip qui se compose d’une succession de tableaux elliptiques dans lesquels le héros se trouve. Chaque décor porte sa charge symbolique : le lac et son usine, le bureau d’avocat et son diplôme éclaboussé de sang, la berline de luxe et son politicien à chemise blanche et retroussée, l’inspecteur et son chez lui insalubre à pratiquer du vélo d’appartement, etc.
Güz II
Güz II
Trois musiciens masqués manient une flopée d’instruments hétéroclites (du banjo à la poubelle, du saxophone au clavier Bontempi), et déboulent sur les trottoirs de Rennes pour mettre en branle un interventionnisme musical brassant rock et happening, jazz et grand spectacle. Faire de la musique de rue sans jouer de manouche, de chanson ou de funk, disent-ils eux-mêmes. Ces lointains descendants de Frank Zappa et des VRP, qui doivent autant aux Monty Python qu’à Captain Beefheart, insufflent toujours une bonne dose d’humour à un univers musical indéfinissable qui n’obéit, heureusement, à aucune loi connue et recensée. (source Trans Musicales)
Leão Dazini
Leão Dazini
Réalisateur, assistant réalisateur et producteur au sein du collectif Faire Meute, Leão Dazini, fils d’émigrés exilés italo-argentin, vit à Rennes.
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