2 ou 3 choses que je sais de la Bretagne

un film de Bruce Krebs (1984 - 5')

Ce film, tourné en 16mm, a connu un beau succès, pas seulement en Bretagne. Avec la disparition des projecteurs 16 et 35, Bruce Krebs et Mireille Boucard ont décidé, 30 ans plus tard, de repartir des 3000 dessins originaux pour en faire une version en haute définition !

Prix

Premier Prix Spécial du jury du festival de Tarbes 1985 ;
Premier Prix Spécial du jury du festival national du film d’animation de Marly-le-Roi 1985 ;
Prix de la meilleure animation de la Commission Supérieure et Technique du Cinéma du C.N.C. (C.S.T.C.) ;
Diffusion cinéma : première partie de « L’ours » de Jean Jacques Annaud ;
Diffusion TV : Canal+, Chanel 4, Arte.

Bruce Krebs : J’avais réalisé une bande dessinée qui représentait, en quatre dessins, une bigoudène et sa harpe celtique se transformant en Amoco Cadiz. Ces dessins ont été reproduits dans différents fanzines. À la même époque je m’étonnais que des spectateurs s’extasient devant la 3D balbutiante. L’idée m’est alors venue de faire ce film sur la Bretagne, en adoptant le point de vue d’une mouette. Nous sommes repartis, Mireille et moi, de cette idée de « bigoudène-Amoco-Cadiz » pour faire un film d’au moins trois minutes. Un certain nombre de réminiscences et de lieux communs sont alors apparus : les paysans qui manifestent contre le projet de centrale nucléaire à Plogoff, le puisage du pétrole en mer d’Iroise, la pèche, l’agriculture (l’Angélus de Millet), le fest-noz, le « nettoyage » de la mer pour que les vacanciers puissent naviguer sur une eau « propre »… et pour finir, la caméra qui plonge vers les fonds marins pour y découvrir une tombe celtique encadrée par deux pompes à essence. Cette dernière image nous a été inspirée par ce slogan publicitaire de l’époque : « En Bretagne, on n’a pas de pétrole, mais on a des idées ! »

Le film s’est donc construit à partir de ce patchwork avec une mouette comme fil conducteur.
Le titre du film est un clin d’œil à « 2 ou 3 choses que je sais d’elle » de Jean-Luc Godard. Il correspond bien à l’imprécision du propos.

Fin des années 70, Bruce Krebs est un architecte écolo avant l’heure ; il abandonne -avant l’heure, c’est pas l’heure-, pour devenir auteur et éditeur de bandes dessinées. Il découvre ensuite le cinéma d’animation à la Rochelle où il s’installe. Il y réalise quarante films et finit par enseigner à l’école des métiers du cinéma d’animation (EMCA) d’Angoulême. Pour lui, chaque scénario, chaque ambiance doit définir le caractère graphique d’un film. Il utilise le fusain, le pastel, papier découpé, la terre glaise, la plastine, les marionnettes, le cartoon, l’image 3D. Bruce Krebs est également sculpteur.