Veuve mécanique

Superets clip veuve mécanique

De ces squelettes motorisés, ne reste, divinement vivante, que la veuve mécanique.

Pierre Dac signifiait qu'on appelle « voiture d'occasion » une voiture dont toutes les pièces font du bruit sauf le klaxon. Les Superets vont démentir l'adage du chansonnier dans le clip de Veuve mécanique, réalisé par le jeune réalisateur breton Yann Pichot.
La première scène est un savoureux mélange du Ricky Banlieue de Frank Margerin et d'un western spaghetti. Quatre loubards interpellent un garagiste pour obtenir une voiture. Il se retourne, revêtu d'un masque de soudeur. Mais on est loin du Louis de Funès en bleu de chauffe traficotant sa Cadillac dans Le Corniaud. Car une fois le masque ôté, l'homme est plus qu’inquiétant avec son regard exorbité et sa démarche robotique.
Camouflé sous un drap, le précieux bolide apparaît enfin, dans un nuage de poussière ancestrale. Un sublime cabriolet vert pomme qui va bousculer l'imaginaire de nos apprentis Senna. La musique s'enclenche seulement à cet instant, et rappelle le meilleur de Mustang.
L'érotisation de la voiture par l'homme est un cliché dont les Superets jouent magnifiquement, en faisant apparaître un avatar féminin gracieux (mais sans ceinture) en passager d'exception. Nombre de plans témoignent d'une atmosphère nocturne et vaporeuse, proche de l'univers de John Carpenter.


Poom, qui a sorti un brillant De la vitesse à l'ivresse avait pourtant prévenu : l'accident rôde à trop s'abandonner aux rugissements de son moteur. La mise en scène du drame est ici loin d'un clip de la sécurité routière. Des hommes en blanc, fantasmagoriques, tentent d'arracher nos musiciens de l'habitacle. On est entre la clownerie du faux suicide dans Mash et la dramaturgie de l'accident de Piccoli dans les Choses de la vie. À l'instar de ce dernier, les Superets se font (trans)porter pâles. De ces squelettes motorisés, ne reste, divinement vivante, que la veuve mécanique, longs cheveux au vent, jusqu'au retour au garage, où les feux s'éteignent enfin et closent ce rêve émanant des vapeurs d'essence.

VEUVE MÉCANIQUE de Superets

un clip réalisé par Yann Pichot (2014 - 5')

INTENTION

Faire naître le rêve et le fantasme

veuve mecanique
© Edyta Lizakowska

Avec ce clip je n’ai pas cherché à illustrer précisément les paroles de la chanson mais plutôt à créer une relation métaphorique entre la voiture et son avatar : une jeune femme. La construction circulaire m’a permis de faire naître le rêve et le fantasme dans la tête des quatre personnages joués par les Superets.
L'univers décalé et vintage était, selon moi, une caractéristique essentielle de l’identité du groupe. Cet univers me permettait notamment d’amener une certaine légèreté et ironie au clip. Je souhaitais donc une esthétique surréaliste et « carton-pâte » avec une majorité de plans tournés sur fonds noirs et des effets à la prise de vue. Des lumières de couleurs différentes et des fumées viennent ponctuer les différents moments de la musique, amenant une atmosphère fantomatique et angoissante.
Dans un souci de marquer une relation à la mécanique, certains personnages se déplacent comme des robots, créant une sorte de chorégraphie. Je souhaitais avant tout un clip esthétique et imagé, liant une atmosphère nocturne et sensuelle entre les films de John Carpenter et le giallo (genre qui a connu son heure de gloire dans l’Italie des années 60 à 80, à la frontière du policier, du cinéma érotique et d'horreur).

BIOGRAPHIE

YANN PICHOT

Yann Pichot réalisateur clip superets

Yann Pichot est réalisateur et administrateur de production. Au cours de ses études de cinéma à l'ESRA de Rennes, il co-réalise La Passeuse, sélectionné au Festival Européen du film court de Brest.
En 2015, il réalise un court-métrage en VHS, D'une même odyssée prolifèrent les monstres, sélectionné au festival Cinemabrut.
Parallèlement à son métier d'administrateur de production sur des longs-métrages, Yann vient de terminer l'écriture d'un nouveau projet de court-métrage.

REVUE DU WEB

SUPERETS

Superets clip veuve mécanique

arte >>> La scène Rennaise est décidément prolifique. Dernière recrue en date, les quatre amis d’enfance de Superets. Fervents admirateurs de la musique yéyé, ils se disent à l’origine du “yéyétronique”. Gagnants du tremplin des Jeunes Charrues, leur musique est un savant mélange de surf et de synthétiseur vintage, l’électro en plus. Jacques Dutronc les inspire et il en découle un son typiquement sixties. Nul doute que l’énergie et la vitalité du groupe saura créer une belle agitation.

Rennes à coup de coeur >>> Quatre musiciens débordant d’énergie, un style ostensiblement retro sixties et des paroles décalées en français, voilà la recette secrète du cocktail explosif que proposent les Superets. Mélange détonnant de guitares surf, d’influences yéyé et garage, revisitées à la sauce électronique, leur musique est à la fois dynamique et dansante, portée par un chant presque théâtral et des textes décapants.

COMMENTAIRES

    CRÉDITS

    SUPERETS
    chant, guitare Léo Demeslay
    basse Romain No Oats
    batterie François Tasty Tornado
    claviers, percussions Hugo Beauman

    Veuve mécanique
    avec Melissa Martins, Philippe Fagnot
    réalisation Yann Pichot
    assistant de réalisation Marion Combot

    image Charles-Hubert Morin
    chef électro Rémy Barbot
    régie Solenn Percelay, Paul Marques Duarte
    assistants opérateurs Luc Venries, Julien Guitet
    équipe électros-machinos Sylvain Caret, Alexandre Barquissau
    photographe plateau Edyta Lizakowska
    chef décorateur, effets spéciaux Yann Serrat

    son Pierre-Loup Moulins
    étalonnage Charles-Hubert Morin
    montage Aymeric Schoens
    mixage, bruitage Charles Spiral
    conseillère costumes Anne Angelini
    maquilleuses Marion Combot, Julia Jean-Baptiste

    EP 160 caractères pour te dire adieu
    label Les Disques Entreprise

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